Je suis malade …

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Cette fin d’année est émotionnellement remuante pour beaucoup de personnes apparemment. Et je ne me sens pas épargnée de ces remous !

Je suis malade. A priori, rien d’exceptionnel, ca arrive à tout le monde, et particulièrement à moi pour qui les hôpitaux ont fini par devenir familiers dans mon enfance ! J’ai eu un virus qui a endommagé une partie de poumon lorsque j’avais 9 mois et j’ai grandi avec les séquelles respiratoires, le système immunitaire en berne, les cures d’antibiotiques répétées, les nombreuses absences à l’école … Etant enfant, on accepte tout, parce que notre mental est neuf, il ne compare pas. Pour les jeunes enfants il n’y a que le “maintenant”. Je n’étais pas perturbée de grandir dans un état de santé vacillant. Je ne savais pas ce qu’était d’être en bonne santé ! Alors enfant, quand j’étais malade, j’étais beaucoup plus sage qu’aujourd’hui : j’attendais que ca passe. J’étais contente de regarder Motus et Pyramide à la télé !  Bien sûr, tout ce qui était de l’ordre du physique n’était pas ma tasse de thé, comme je l’ai expliqué dans la section « biographie ». Je me sentais plus intello, dans ma tête, plus en idées et en musique que dans la joie du corps !

Et puis en grandissant, je me suis affranchie des traitements au long cours imposés par la Médecine occidentale que j’ai fini par mépriser. En découvrant des médecines alternatives ancestrales, j’ai connu des méthodes de prévention plutôt que de guérison, des modes de vie sains, plutôt que des traitements de symptômes qui ne prennent pas en compte la mécanique globale.

Et de l’identification d’« être fragile », je me suis identifiée avec beaucoup plus de joie à un être de santé, être en régénération. Lorsque j’ai séjourné plusieurs semaines à Bangkok, j’allais tous les jours pratiquer le yoga dans un parc, face à la rivière Chao Phraya et un inconnu qui me voyait régulièrement m’avait dit au cours d’une conversation, « You look like the healthiest person in town ». *tu as l’air d’être la personne la plus saine (dans le sens santé) de la ville. J’étais contente, je pensais avoir laissé derrière moi la faiblesse physique pour enfin entrer dans le clan des forts de corps. J’avais vaincu les faiblesses de la matière avec une alimentation et un mode de vie clean !

Alors aujourd’hui, lorsque mon médecin, qui ne me voit pas souvent, m’a auscultée (ayant beaucoup bougé, les médecins de mon enfance sont désormais bien loin!) et qu’il m’a posé des questions sur d’éventuels problèmes pulmonaires, tout le dossier est remonté. Ces antécédents que j’aurais voulu oublier. Après tout, chaque instant est un nouvel instant, plein de renouveau ? Pourquoi mon corps garde t il des séquelles ?!

Alors j’accueille. Je prends les antibiotiques, les corticoides et bronchodilatateurs avec gratitude envers la médecine occidentale finalement. J’accueille ces parties de moi, ces mémoires, ces sentiments de vulnérabilité, de faiblesse, de peur de rater quelque chose de mieux que ce que je vis actuellement. J’accueille le souvenir qu’être incarné dans corps physique, féminin de surcroît, c’est être soumis aux cycles. C’est même être mortel.

Parfois on peut être beau, et parfois laid. Intérieurement et extérieurement. Parfois on est fort, et parfois on est faible. D’ailleurs, notre force est proportionnelle à notre capacité à plonger dans nos faiblesses. Qu’est ce qu’une force qui ne résiste pas au changement inéluctable ? C’est une liberté très conditionnelle ! C’est une grande précarité. La force c’est de pouvoir vivre tout dans l’ouverture, la décontraction.

Et justement l’éphémère, le cyclique donne toute sa saveur à chaque instant.

Ca fait très cliché, mais je vis le « Je suis. » Tout et son contraire. D’instant en instant. Nous avons tous tout en nous. L’attachement à certains traits et l’aversion pour d’autres génèrent une souffrance lourde et inutile. La vie c’est un peu de tout après tout !

Profitons de chaque instant. Comme le reste, ça passera. La vie est faite pour être vécue, pas réussie. Quoi que l’on accomplisse, on n’en sortira pas vivant, mais on peut en sortir sans regret.

With Love,

Laurène.

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